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AUTEUR

Sébastien Cochelin

Poussin
Le Temps soustrait la Vérité aux atteintes de l'Envie et de la Discorde de Poussin

EXPERIENCES LITTERAIRES
par Sébastien Cochelin

AVANT PROPOS

Voici un projet qui se veut non pas une critique de la littérature moderne, mais une très simple invitation au voyage pour une autre littérature. Un voyage avec ses exigences, ses passages ardus et ses formes peut-être inattendues voire difficiles mais qui nous permettent de visiter plus en profondeur cet incommensurable continent qu’est l’esprit de l'homme. Ainsi en survolerons-nous ses énièmes dimensions au moyen de l’écriture ou de la lecture selon le lieu où nous nous plaçons.

 Il faut être averti car ces découvertes se font rarement sur les chemins trop aisés que se propose le goût du vulgaire. Trop souvent, on croit que le lointain c'est l'aventure ou l'exotisme des pays d'orient ou de naguère ou/où comble de la sottise, on croit pouvoir atteindre une vérité par l’expérience d’une vie extraordinaire. Ce qu'il faut d’extraordinaire est dans ce que l'on reçoit, non dans les lieux ou pratiques, on n'expérimente pas la vie d'un autre par un livre ou une histoire pour apprendre la tolérance, voir avec les yeux d'un personnage de fiction. La personne qui lit, c'est vous et il n'y en aura jamais d'autre, quant à la tolérance il y a des maisons pour cela. L'histoire: on s'en moque, ou une vraie histoire alors plutôt qu'une histoire vraie. Une oeuvre littéraire ne consiste pas en une énumération de faits sans style qui illustre le plus souvent la littérature de gare. En quoi diffère la vie de Georges Trakl faite de drogue, d'incestes, de tentative de suicide, de morts précoces de celle de V. Despentes? L'un est écrivain, poète même, l'autre écrit et vend/t. Souvent les drogués, les borderlines utilisent la littérature comme thérapie analytique bon marché, mais la proportion de ceux qui peuvent prétendre au véritable faire est toujours infime chez ces apôtres de l'art glauque. Ainsi  maints infirmes, grabataires ou moribonds sont rendus par une économie vicieuse et voyeuriste, immortels.
Tout cela exclu, l'extraordinaire doit se ressentir par le style, par la fougue, la grandeur, la fièvre, l'impressionnabilité qui caractérise cette autre littérature, cette trop rare mais réelle littérature. Ce style, ce sublime qui nous emporte loin vers l’éther et l'ivresse des âmes libres. Le style, c'est le moteur de l'idée, c'est sa praxis, ce qui fait que cela fonctionne dans la réalité de votre sens, et que le sens fait sens. Le style c'est le propre de l'homme qui fait, le propre du donateur, ce qui fait qu'un don n'est pas insipide mais porte bien l'odeur de celui qui a donné. Le style doit faire mouche, c'est une séduction qui est tentée. Qui dit tentation dit intention, qui est le fait de tendre vers. Le style met donc en mouvement l'intention de son auteur vers une réalité littéraire se développant en nous en une réalité humaine et esthétique.
La véritable œuvre est celle qui marque plus qu'elle n'affiche. L'anoblissement de l'ouvrage se réalise par notre mémoire, qui opère un tri autant naturel que salvateur. L'œuvre a su résonner en nous : des années après, même dans l'oubli des personnages, du sujet, du concept, de tout, on se souvient qu'on a jadis parcouru en ces vers ou prose, de l'excellence.
Henri Meschonnic qualifie aujourd'hui le roman de "cancer de la littérature", chose que je suis proche de penser. A contrario, l’isolement de la poésie offre des libertés et d'autres exigences : liberté de style et exigence d'une véritable démarche artistique. Mais on peut retrouver chez certains auteurs très talentueux une prose respectable qui comprend ces impératifs poétiques tout en s'inscrivant dans une certaine tradition du roman. C’est à la fois cette poésie contemporaine et ces romans rares que nous découvrirons autour de quelques œuvres.

Il y aura peu de sorties de fraîche date car cette pêche-là est risquée, l’écriture doit avoir le temps de sécher quelquefois dix ans, souvent bien plus, pour que les œuvres décantent et nous offrent leur fumet véritable. Notre seule exigence sera de tenter de vous montrer de l’intelligence et du beau, du sensitif et du vécu, du poétique sous forme de littérature.



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2006 Une bibliothèque de nuages - Christian Bobin

2003 Grand-Mère Quéquette - Christian Prigent *Nouveau*

1994 Possibles futurs - Eugène Guillevic

1994 Ridiculum vitae - Jean-Pierre Verheggen

1992 Le chemin familier du poisson combatif - P.Alferi

1987 La mère à boire - Ludovic Janvier

1982 L'été langue morte - Bernard Noël

1980 L'homme assis dans le couloir - M.Duras

1976 L'amour les yeux fermés - M.Henry

1976 Mémoire - Maurice Roche

1975 Omneros - Mohammed Dib

1973 LE DADA DU SONNET - Pier Paolo Pasolini

1959 L'os à l'os -Vasko Popa

1954 Normance - Louis-Ferdinand Céline

1953 Héros limite -Ghérasim Luca

1945 La mort de Virgile - Hermann Broch

1930 Plume - Henri Michaux

1916 Marie - Robert Walser

1902 Lettre de Lord Chandos - Hugo Von Hofmannsthal

 

Article annexe : Pour une véritable poétique du désir et du jouir.

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