Extrait :
IL SUFFIT DE PLUSIEURS DEGRES DE LIBERTE, PLUSIEURS
fonctions, par exemple travail (&) promenade (&)
achats (&) rendez-vous, pour tracer ces lignes ex-
centriques mais toujours rattrapées, attirées par le pôle
d’un lieu sûr où leur écheveau se dévide. Il suffit
c’un écart minime dans les coordonnées
d’une escale, par exemple arrêté par un doute/visage/
détail d’une vitrine/variation dans la teinte
du ciel, pour faire extrêmement diverger deux
voies jumelles : arabesques, façons dont le marcheur
se déroute, le décor se délite. Il suffit
d’un retour quelconque, mais voulu
dans l’espoir par exemple de retrouver des clefs, ou
certaine chaise dans un parc, pour savoir
qu’il n’y a ni carrefour ni routine, ni choix
ni redite, car il est interdit de se croiser ; non que
les empreinte s’effacent, se creusent, le même coin
prenant, vu au travers d’un peu de temps , la profondeur
louche d’un film en 3D.
Tourné. La sortie rue de Médicis donnant sur un parterre
de spectateurs, je ne traverse pas naturellement.
De l’instant où l’on voit quelqu’un à celui où on le remet
il y a ce qu’on appelle une solution de continuité.
La lumière était normale, c'est-à-dire stable, diffuse.
J’ai aperçu une connaissance. Déçu, non par elle en particulier,
mais que ce fût une connaissance. Soudain, surimpression,
de celles qui donnent un faux relief aux endroits familiers,
puis ce visage s’emboîte. L’espace est courbé, invaginé.