titre
fleur

RÉSUMÉ

Renouer avec des artistes accessibles.


CONFIANCE (?)


VOS COMMENTAIRES

 


AUTEUR

Nicolas Lossec

Post-modernes

I-Intro

II-Guide musical

 

 

I

OUille ouille ouille ! Merci les artistes modernes...

 

D'accord pour les carrés blancs sur fonds blancs, les jets de peintures rageurs, les ready-mades, le bleu, le rien, le tout.
D'accord aussi pour l'atonal, le sériel, le virtuel, le répétitif, le concret, le silence, le bruit.

Maintenant, à force d'avoir déconstruit, on s'est très vite retrouvé avec...de pures abstractions ; les arts majeurs sont arrivés à leurs propres démontages systémiques, ils y ont découvert leurs essences et se sont ouvert des possibles. Je dis "arts majeurs"(littérature mise à part), parce qu'on ne vis pas encore dans des monolithes, des trous, ou des "idées" de maisons, de même que nous ne sommes pas arrivés à des spectacles de danses intra-corporelles ou explosives ni à des films chaotiques dirigés par le hasard (ça existe sûrement).

Attention cependant, il faut vraiment avoir "vu" les oeuvres extrêmes citées tout en haut pour en ressentir toute la portée. Les monochromes de Klein sont vraiment vivants, le silence de Cage n'en est pas vraiment un, l'urinoir de Duchamp paraît très beau en le regardant bien... toutes ces oeuvres phares dépassent largement leur concepts purs et ne peuvent pas être réduit à des représentations.

Il arrive pourtant souvent que l'on passe plus de temps à éplucher la notice d'une oeuvre contemporaine qu'à la ressentir. On est bien content alors de distinguer des fédérations d'artistes, des écoles, des mouvements, ça permet de les ranger dans des blocs plus visibles qui rendent possible les points de repères. On peut aussi classer les artistes selon leurs thèmes de recherches (cf expo big bang) : le sexe, le temps, le mouvement... L’art comme une science.
L'art n'a pourtant jamais été si prolifique, mais c'est un art spécialisé, fractionné, et peut-être diminué qui semble avoir perdu de son pouvoir de fascination. On sait par exemple qu'il ne peut plus être dangereux : (mettre article michaud)

 

Vite ! de l’herbe !

Vous ne m’entendrez pas souvent dire du mal des expérimentations extrêmes, mais je ne peux m’empêcher de pousser un petit « ouf » de soulagement en découvrant que la musique dite savante, cesse peu à peu de n’être destinée qu’aux savants.

On pourrait voir l'art sous la forme d'un arbre touffu avec de multiples connexions, dans lequel chaque artiste tendrait à se hisser parmi les plus hautes branches qui forment la silhouette, celles qui forment l'histoire de l'art. Or, comme le souligne l'oiseau qui construit son nid au coeur de l'arbre ou le bûcheron qui élague tout ça pour ne garder que le tronc : l'essentiel est au coeur. A force de surenchères intellectuelles, on va finir comme ces grands pins qui s'effondrent parce qu'ils sont trop hauts.
Je ne dis pas que la culture doit être faite pour les masses, ça serait bien sûr ridicule, mais quand on voit que le public est resté bloqué aux impressionnistes, aux abstractions géométrico-décoratives du packaging Loréal et aux orchestrations de Star Wars, on se dit que l'arbre penche dangereusement.

Il faudrait, comme le suggère Deleuze, non pas penser d’après le modèle de l’arbre, mais plutôt d’après celui de l’herbe, c'est-à-dire comme un éternel milieu, une ligne en fuite qu’il s’agirait de suivre ; ce n’est pas le milieu de la médiocrité, de la simplification, mais celui d’une vision, d’un élan, d’une idée en devenir, et donc en perpétuelle évolution..

C'est bien ce qu'ont compris les artistes que l’on nommera « post-modernes » - à ne pas confondre avec le reste de la jungle des artistes contemporains -  qui tirent les leçons de leurs aînés et proposent de revenir à des perceptions plus accessibles.

Cela marche de la même façon qu'un théorème compliqué ; prenez la formule de la relativité restreinte d'Einstein hyper connue : E=MC², quand on suit le raisonnement de son créateur et que l'on se tape tous les calculs avec les équations monstrueuses (vive la fac de sciences), on réalise alors seulement le chef-d'oeuvre de la pensée qu'elle représente, même si on peut se contenter de l'appliquer comme un outil nouveau.

Le post-moderne va donc, en parallèle d'une recherche de pointe, essayer de développer sa vision, ou son "idée", dans son domaine artistique, de tel sorte qu'il y ait un véritable dialogue entre lui et son oeuvre au niveau de l'affect : chose qui manque cruellement dans ce que les gens peuvent décrire aujourd'hui comme un art contemporain froid et opaque.
Ainsi, fort d'une grammaire plus vaste qu'au XIXéme siècle, les post-modernes vont moins chercher à développer le langage de leur art et estiment qu'il est temps se s'occuper davantage du contenu que du contenant.

 

- Aller vers le GUIDE MUSICAL -

 

bas©EX-ES 2007 end