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ANTON WEBERN 1883-1945

 

Webern est autrichien. Il très tôt attiré par la musique ancienne et l’art du contrepoint (il adaptera Bach) et il devient chef d’orchestre à Vienne de 1922 à 1934. Sa musique inédite, jugée « dégénérée » par le parti nazi, lui fermera les portes des salles prestigieuses et le confinera à la composition. Il est à noter que les premières œuvres de celui-ci sont tonales et d’une grande expressivité, inquiétantes et majestueuses. A Vienne il sera l’élève de Schönberg qui l’initiera à l’atonalité ainsi qu’au dodécaphonisme. Ainsi très tôt, il abandonnera le système tonal, mais aussi l’atonalité en 1920 pour rester dans le pur dodécaphonisme et la technique sérielle. Il sera lié à Alban Berg, autre élève prestigieux de l’école de Vienne malgré l’opposition fondamentale entre ces deux personnalités quant au style et à la réalisation de l’héritage de Schönberg. Berg choisissant de mélanger romantisme et sérialisme dans une poétique improbable et décadente, Webern privilégiant des formes de musique pure, aux longueurs très réduites et aux constructions intégrales..

C’est quand l’élève dépasse le maître qu’une étrange aventure commence à faire école. Et si je présente plutôt Webern que Schönberg c’est parce que c’est réellement au fils que nous devons la musique d’aujourd’hui. Sa façon de faire fût inédite, folle, intégrale : il a voulu que rien ne reste au hasard et que tout sois soumis à la règle des douze notes : mélodies, rythmes. Il inventa des systèmes de série pour hiérarchiser ses compositions voire les hyper-hiérarchiser jusqu’à en faire des condensés absolus de quelques minutes (les 6 bagatelles). Les choix de timbres, d’intensités les variations indiquent non pas un travail purement intellectuel mais de vraies compositions avec toute la charge émotionnelle caractérisant les grands maîtres. L’école de Darmstadt avec René Leibowitz et Pierre Boulez qui est le lieu où se sont formés la plupart des compositeurs modernes à partir des années 50, se fît sur des cours de Sérialisme très inspirés de Webern, technique que Boulez achèvera de ressusciter le faire en n’en faisant le point de départ de toute musique moderne digne de ce nom (Pensez la musique aujourd’hui). Bien-sûr les esprits se calmeront, Boulez reniera un peu ces intégrismes musicaux, mais la ligne aura été franchie et toute liberté sera possible. Après 1950 la musique ne sera plus jamais comme avant au grand damne de certains, pour le bonheur des autres, mais toujours grâce à Webern. Grâce à cette qualité si rare hier comme aujourd’hui, en art comme en politique : le courage.
 

Choix d’œuvres :

 

 

 

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