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SALVATORE SCIARRINO né en1947

 

Les compositeurs autodidactes dans un premier temps et qui se perfectionnent en suivant des filières plus traditionnelles par la suite, sont de plus en plus nombreux aujourd’hui, loin d’apporter naïveté où simplicité à l’univers contemporain, ils le comblent de perles de factures encore plus rares, alliant très souvent un désir original et personnel, rentrant en musique comme on rentre en poésie, et l’efficacité et le sérieux du savoir musical. Le Sicilien Salvatore Sciarrino fait partir de ces autodidactes passés maîtres et même professore une fois ses œuvres reconnues. La première audition est de 1962, elle fait partie de la période que l’auteur estime « d’apprentissage ». De 1987 à 1990, il a été nommé à la tête du Teatro Communale de Bologne. Il fut également assistant de Luigi Nono. Il a reçu de nombreux prix. Il privilégie comme instruments : la voix, le saxophone et les vents même s’il a utilisé à peu  près toutes les formations et sons.

Si on s’arrêtait sur ces quelques notes biographiques, vous ne sauriez vraiment pas qui est Salvatore Sciarrino. Bien que la musique de ce compositeur soit unique, on pourrait déjà la comparer pour commencer à celle de Scelsi, dans sa recherche des micro-intervalles, jeux sur une note avec ¼ de ton, octaves, enharmonies. Mais celui-ci va beaucoup plus loin que son aîné dans la mesure où le minimalisme s’inscrit dans la raréfaction des événements ainsi que dans la lenteur globale des pièces. Il applique se style à la voix dans ces opéras, donnant aux personnages des longues phrases musicales de quelques mots, de quelques notes, arythmiques, prononcées avec expiration, de façon fébrile et poussives. Le jeu est ainsi indissociable du chant, la musique indélogeable du drame. Ses pièces demandent un peu l’attention que requièrent les peintures modernes où de quasi invisibles détails sont compris dans la composition, presque comme des erreurs, au mieux des errances. Quelquefois très proche du souffle du vent, de la mer, du non-jeu, du silence même, les alliages de timbre font très vite perdre les repères, on oublie la notion du temps on ne sait plus vraiment quel instrument joue, les vents se confondent et leur intervention semble parfois être un troisième personnage.
 Il réalise aussi des adaptations de Gesualdo ou Bach  qui n’ont rien avoir avec le Style « Sciarrino » que je viens de décrire, ainsi que d’autres pièces originales qui procèdent d’autres logiques de composition.

Choix d’œuvres :

  • Sonates pour pianos
  • Luci mie traditrici, Opéra
  • Perseo e Andromeda, Opéra

 

 

 

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