Rêvons en musique.

 

Préambule : Quand j’étais petit, un ami m’avait raconté qu’il existait un appareil qu’un savant avait mis au point pour contrôler ses rêves. L’appareil envoyait une petite lumière rouge sur la paupière du dormeur dès que les yeux bougeaient (signe que le rêve a commencé). Dans son rêve, le dormeur apercevait la lumière, et prenait ainsi conscience qu’il était en train de rêver.
Il pouvait ainsi faire tout ce qu’il voulait.
C’est une belle histoire et j’y ais cru pendant longtemps…
 
L’idée est d’organiser une partie de la bande son de nos rêves (les vrais rêves, quand on dort).
Ca m’est venu tout naturellement, puis de façon empirique : il suffit en fait de s’endormir en écoutant de la musique (tout dépendra de laquelle) avec un casque.

Techniquement c’est donc très simple, surtout avec les lecteurs mp3 d’aujourd’hui qui se fait oublier sous l’oreiller et dont la playlist est parfaitement contrôlable.
Pensez simplement à bien choisir votre casque ; le fil doit être long et surtout les écouteurs doivent bien s’enfoncer dans le creux de l’oreille pour qu’on puisse de retourner aisément et se mettre sur le côté si on en a envie. Je recommande aussi de les prendre de type « fermé », ces écouteurs, ça isole plus du bruit ambiant (comme les boules Quies) et les basses sont meilleures.

Une fois bien équipé, il nous reste à faire l’essentiel : la programmation de la playlist.
Ne pensez pas rêver de vacances au soleil en vous endormant sur Big Bisou, seuls certains morceaux fonctionnent bien. Et puis la musique ne créera pas le rêve à proprement parler, mais va plutôt le transformer subtilement, profitant d’un état à mi-chemin entre rêve et réveil.

Je vous donne tout de suite la technique qui marche bien pour moi :
Je prends de la musique « classique » contemporaine.
Je choisis des morceaux qui alternent les moments de calme avec d’intenses montées dramatiques. On peut mixer par exemple du Gorecki avec du Ligeti, Debussy avec Boulez (ça c’est assez violentJ), etc.…
Je m’endors alors tranquillement, bercé par les passages de douceurs, et puis petit à petit je fais des rêves étranges, presque cauchemardesques… Je me tortille dans mon lit, je reprends plus ou moins  conscience, du moins je le crois car la musique étrange continue dans ma tête et les visions de cauchemars n’ont pas totalement disparues…la panique commence à s’installer et l’instant d’après je réalise en sursautant que j’ai de la musique à fond dans les oreilles, fin de l’expérience.

On en ressort un peu crevé, réveillé en pleine nuit avec le cœur qui bat à 200bpm, mais ça vaut franchement le coup !

On peut le faire plus soft bien sûr : on se réveille à  8h un dimanche, on se met du Gorecki dans les oreilles et on essaye de se rendormir aussitôt…

Si on veut une vraie frayeur, on peut aussi la jouer « sale blague » : on programme 3heures de silence suivi par un bon Stockhausen de derrière les fagots, et le tour est joué ! (Je ne suis pas responsable des éventuelles crises cardiaques)

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3 remarques annexes :

-Je trouve que ce style musical fonctionne très bien pour plusieurs raisons :
Les compositions sont complexes et font appel à des émotions très riches. Ce n’est pas pour rien que les B.O. des films hollywoodiens s’en inspirent fortement.
Ca reste de la musique « classique », c'est-à-dire avec beaucoup de dynamique. Si bien qu’en l’écoutant assez bas, elle sait se faire oublier.

-Je suis conscient que ça ne peut pas marcher pour tout le monde tout de suite. Il faut être habitué au système et avoir un sommeil particulier. Tout est aussi question de dosages et de réglages.

-Certaines drogues donnent le même résultat instantanément, mais au moins avec mon système il n’y a pas d’accoutumance.

 

©EX-ES 2007