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RÉSUMÉ

Il est préférable de pratiquer un art pour l'apprécier complètement.
Cela vaut aussi pour toutes les techniques:
cuisine, biboquet, natation, amour, etc...


CONFIANCE (?)


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AUTEUR

Nicolas Lossec

 

«Tant que l'expérience ne vous a pas ouvert l'oreille à un sujet, on reste sourd à ce qui s'en dit.» Nietsche

 

Technique et recherche : l’investissement personnel.

Préambule : « Il faut secouer la vie, sinon elle nous ronge » Stendhal.
Je suis comme beaucoup de monde assez flemmard. Or, le problème quand on veut s’ouvrir à la culture est qu’il faut du temps et de la volonté. Pour ceux, comme moi, qui n’ont pas des masses de volonté et qui en ont commandé pour Noël, j’espère que mes « expériences » leurs plairont car c’est justement des formules maison pour avoir le plus rapidement possible des bénéfices en dose de plaisir, quitte à avoir quelques lacunes théoriques qui font mauvais effet dans les dîners mondains (j’en fais pas de toute façon).

Pour apprécier la technicité d’une œuvre, rien ne vaut la pratique personnelle des techniques qui y sont employées.
A mon sens, et sans avoir le génie créateur ni même aucun talent imitateur, la pratique permet d’acquérir deux avantages capitaux :
- L’expérience des possibilités expressives d’une technique, d’un support, d’un geste, ainsi que l’appréhension de certaines « limites » d’un système, d’un format, qui ne demanderons qu’à être dépassées.
- L’immersion dans un système auquel on est peu habitué nous rend plus familier avec celui-ci et fait tombé les barrières culturelles qui pouvaient nous en éloigner.

Si, pour se lancer dans la pratique, il faut un minimum d’intérêt et un réel plaisir à œuvrer, il est vrai que l’immersion peut se faire « par la force », du moment que ça ne soit pas excessivement contraignant et trop désagréable, bien sûr.

Il y a un certain phénomène d’attachement ou plutôt d’assimilation  qui se produit envers les évènements que l’on a suivi assidûment. Je me souviens d’avoir suivi une course de F1 un week-end ; je n’ai jamais aimé la F1 mais j’y ai assisté de manière neutre, en m’y intéressant un minimum pour ne pas m’endormir. Je n’étais toujours pas converti aux courses mécaniques à la fin de la course, mais le lendemain, en entendant le son des voitures lors d’un résumé, je me suis surpris à éprouver du plaisir à retrouver ce monde (ça m’est vite passé).

La conséquence de l’effet F1 est que ça marche dans tous les sens :
J’ai ainsi réussi à me mettre à Schöenberg grâce à un film de Straub qui en reprenait un opéra (je me souviens plus du nom). Je n’aurai sans doute pas tenu longtemps en écoutant l’opéra avec son livret, mais ici je me suis raccroché à la mise en scène cinématographique et je me suis laissé surprendre…
La première demi-heure était certes un peu éprouvante, mais très vite j’ai été fasciné par les tonalités et les constructions qui m’étaient proposées. Maintenant je ne m’en passe plus.

***

Là où l’histoire et la culture nous donneront des pistes de compréhension sur les tenants et les aboutissants d’une œuvre d’art en son temps, l’approche formelle de la technique pure et du style propre à l’artiste est pour moi foncièrement complémentaire.

On trouve tout de même de nombreux artistes pour lesquels cette complémentarité est moins évidente, principalement parmi les théoriciens et bien sûr chez les conceptuels.
Dali par exemple, disait de lui qu’il était un peintre médiocre mais que ses visions étaient géniales. De fait, même si ce n’était pas un manche quand il tenait le pinceau, personne n’aimera un tableau de Dali pour sa touche…
C’est bien sûr complètement différent chez un artiste comme Egon Schiele, qui est le sujet de l' article suivant.

 

bas©EX-ES 2007 end