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Bartok

BELA BARTOK 1881-1945

 

Béla Bartók est né en Hongrie en 1881 dans une région où se mélangent cultures Tziganes, Roumaines et Slaves. Sa mère lui enseigne le piano et fera de lui un jeune prodige. Il rencontre Kodaly avec qui il recueillera de la musique populaire folklorique hongroise : certains parleront de l’invention  de l’ethnomusicologie, il fera ce recensement musical quasiment tout au long de sa vie. Il utilisera ces ressources inédites dans ses propres partitions, et trouvera en elles de nouvelles façons de concevoir le rythme et l’harmonie. Il composera un Opéra et un Ballet, de nombreuses pièces pour piano, chambre et orchestre. Face à l’avancée du nazisme il  s’expatriera aux Etats-Unis. Il y mourra 5 ans plus tard d’une leucémie.

Il ne faut pas croire que Schönberg soit le seul à pouvoir revendiquer la paternité de la musique moderne. A l’origine l’Hégélianisme de Wagner a poussé la musique romantique dans des chemins difficilement rétrogradables qui ont engendrés de nouveaux maîtres. Wagner fermant l’époque romantique, ces nouveaux maîtres ouvrent à la réalité de l’esprit moderne tout en ayant en eux l’héritage romantique. Ces maîtres sont Debussy et Bartók qui avec l’école de Vienne fonderont les bases d’une nouvelle conception se partageant ainsi la musique européenne continentale. Debussy appréciera les jeux de gammes par tons, mélangera les rythmes, les modes et frôlera même l’atonalité. Bartók sera plus classique dans le fond mais ira dans des complexités d’écritures les plus voisines de nos contemporaines. En mettant de côté l’aspect « ethnomusicologue », nous retrouvons un esprit tourmenté taillé à coup de stridence et de silences, un début de déconstruction dans la reconstruction et inversement : il y a comme avec Webern un retour à Bach avec un gros travail sur le contrepoint. Adieu Mozart, Beethoven,  Adieu Schubert, Wagner et Brahms, il y a du neuf à l’Est. Avec le concerto pour orchestre et la musique pour cordes, percussions et célesta nous assistons à la naissance de la nouvelle musique. Le Hongrois sera une base pour les compositeurs comme Ligeti qui sous le joug communiste n’auront pas accès d’emblée à l’école de Vienne et au dodécaphonisme, derrière le rideau de fer penser  la modernité c’était alors penser Bartók. Ainsi plus qu’une technique, Bartók sera un style, un spectre sur l’est, « le miroir du sombre », ce qu’il reste de trésor toléré face à la barbarie socialiste. Voilà comment j’ai connu Bartók : par ceux qu’il a enfantés, par une certaine folie « aromantique », par cette frénésie, cette hystérie devrait-on dire, qui nous sauve dans l’incohérence de notre monde moderne. Musique de maniaco-dépressif ? Mais quel esprit de feu se complairait dans le tiède ? Ainsi serait-ce un vrai hommage ? Cette musique a su chanter les funérailles de l’homme ancien.
 

Choix d’œuvres :

    • Musique pour cordes, percussions et célesta

    • Sonate pour 2 pianos et percussion

    • 3 à 6ème Quatuors à cordes

    • 3 scènes villageoises  pour voix et orchestre

     

     

     

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